Pour les Jeux olympiques 2024, Paris s’est démarquée par son ambition forte : réduire de moitié l’empreinte carbone de l’événement sportif par rapport aux éditions précédentes. Comment ? En utilisant 95 % d’infrastructures existantes ou temporaires et en donnant une seconde vie aux matériaux après les jeux. Pour les 5 % restants, la construction du village olympique et paralympique a également été pensée pour minimiser son impact environnemental. De sa conception à sa transformation en écoquartier, KparK Énergies vous révèle tous les détails de ce projet exemplaire et durable.
En quoi le village olympique et paralympique Paris 2024 est-il différent ?
Construit sur une ancienne friche industrielle, le village olympique et paralympique Paris 2024 s’étend sur 3 communes : Saint-Denis, où se trouvent la plupart des équipements et bâtiments, Saint-Ouen et L’Île-Saint-Denis. Il couvre une surface totale de 52 hectares, équivalente à 70 terrains de foot. Inauguré le 29 février 2024, il a officiellement ouvert ses portes aux athlètes le 18 juillet. Découvrez ce qui rend ce village unique et innovant !
Un village d’athlètes pensé par des athlètes
Le village olympique et paralympique est un complexe spécialement conçu pour héberger les athlètes, les entraîneurs et les officiels des équipes pendant les Jeux olympiques et paralympiques. C’est un espace sécurisé, équipé de tout le nécessaire pour garantir le bien-être et la préparation physique et mentale des participants.
Pour la première fois, des athlètes olympiques et paralympiques des 5 continents ont été impliqués dans des consultations axées sur leurs expériences et leur vécu du village olympique et paralympique. Leurs besoins et préférences ont été pris en compte pour rédiger un manifeste, supervisé par la commission des athlètes de Paris 2024.
Ce document de travail s’est ainsi articulé autour de 5 grands axes. (1)
- Accueil : faire en sorte que les athlètes se sentent comme chez eux.
- Confort : mettre à disposition des logements de qualité pour une récupération et une concentration optimale.
- Convivialité : encourager le divertissement et les échanges entre les athlètes.
- Vie hors village : proposer des activités culturelles et de détente en dehors des compétitions.
- Se souvenir : créer des moments marquants pour que chaque athlète garde un souvenir mémorable de sa participation aux Jeux olympiques de Paris.
Un véritable lieu de vie proche de l’autosuffisance
Le village olympique et paralympique est prévu pour accueillir 14 500 athlètes et leur staff pendant les Jeux olympiques et 9 000 athlètes et leur staff pendant les Jeux paralympiques. Il a rassemblé jusqu’à 3 500 ouvriers sur les chantiers de construction.
Il comprend : (2)
- 1 cantine, avec une capacité de 40 000 repas par jour et un choix de plus de 550 recettes ;
- 6 lieux de restauration à emporter ;
- 1 supérette ;
- 200 fontaines à eau ;
- 1 nurserie ;
- 7 espaces sportifs (basketball, handball, escrime, lutte, etc.) ;
- 100 appareils de musculation ;
- 800 m² d’espace de détente, de convivialité et de jeux ;
- 1 polyclinique de 3 500 m² ;
- 12 laveries ;
- 1 salon de beauté ;
- 55 bus et une flotte de véhicules électriques ;
- Une centrale solaire mobile de 400 m².
Un héritage post-jeux répondant aux attentes des collectivités
Le village olympique et paralympique ne se contentera pas de subvenir aux besoins des athlètes venus du monde entier. Il s’inscrit dans une démarche durable visant à établir un cadre de vie confortable et économe en énergie pour près de 6 000 habitants et environ 6 000 employés de bureau.
Après les Jeux olympiques, cet espace sera en effet transformé en un écoquartier comprenant : (2)
- 2 800 nouveaux logements, dont 2 000 logements familiaux, 800 logements en résidence et une résidence étudiante ;
- 2 groupes scolaires ;
- 1 hôtel ;
- 3 200 m² de commerces de proximité ;
- 120 000 m² de bureaux et services ;
- 6 hectares d’espaces verts, incluant un parc public (parc Ampère) au cœur du quartier. Près de 9 000 arbres et arbustes ont été plantés dans le cadre du projet pédagogique « Adopte un arbre » (label Terre de jeux 2024) ;
- 1 km de promenade piétonne aménagée le long des berges de la Seine.
Les cloisons temporaires, mises en place pour diviser chaque appartement en 8 chambres d’athlètes, seront retirées afin de concevoir des espaces de vie plus vastes, y compris des cuisines.
Les premiers résidents de cet écoquartier pourront s’y installer dès 2025.
Les engagements de la ville de Paris : durabilité et environnement
La France s’est engagée à organiser des Jeux olympiques et paralympiques plus verts. L’objectif : réduire de 50 % l’empreinte carbone par rapport à Rio 2016 et Londres 2012. Chaque aspect de l’organisation a donc été soigneusement évalué pour minimiser l’impact écologique de cet événement sportif tant attendu. Alors que les JO battent leur plein, ce défi semble relevé ! (2)
Empreinte carbone des Jeux olympiques
Plusieurs mesures clés ont été prévues :
- Utilisation d’infrastructures existantes. La majorité des sites pour les compétitions sportives étaient déjà en place. Seul le Centre aquatique de Seine–Saint-Denis a été construit. Il sera accessible aux habitants après les jeux ;
- Isolation thermique des bâtiments. Les logements sont économes en énergie et confortables, préparant ainsi au mieux le village olympique et paralympique à sa future transformation en écoquartier ;
- Production d’énergies renouvelables. Des panneaux solaires ont été installés sur les toits des sites sportifs, comme le centre aquatique et le village olympique et paralympique, et la géothermie (réseau de chaleur) a été mise à profit ;
- Choix de matériaux écoresponsables. L’emploi de bois, de béton à faible émission de carbone et de revêtements clairs a été privilégié pour la construction ;
- Amélioration du confort d’été sans climatisation. L’emplacement stratégique du village olympique et paralympique près de la Seine permet de bénéficier de courants d’air frais naturels. La végétalisation des toitures, les espaces verts et les zones d’ombre contribuent également à préserver un bon confort d’été. L’objectif était de garantir une température intérieure inférieure d’au moins 6 °C par rapport à la température extérieure.
Bon à savoir
La couleur violette de la piste d’athlétisme provient en partie de sa composition en coquilles de moules pilées. Cette méthode permet de réduire de moitié la quantité de pétrole nécessaire.
Gestion de l’eau et des déchets
Paris 2024 a mis en place des initiatives vertueuses et innovantes pour la gestion de l’eau et des déchets :
- Récupération et traitement des eaux usées pour l’irrigation des espaces verts ;
- Installation de fontaines à eau, pour éviter le recours plastique à usage unique dans la restauration. Le restaurant du village olympique et paralympique n’a d’ailleurs recours à aucune bouteille plastique ;
- Réutilisation des 16 000 matelas du village olympique et paralympique, qui seront donnés à diverses organisations telles que l’armée française, Emmaüs, l’école de danse de l’Opéra de Paris et l’École hôtelière Tsuji ;
- Utilisation de mobilier durable, issu des filières du réemploi ou du recyclage, à l’instar des chaises en plastique recyclé, des poufs en toile de parachute, des tables en volants de badminton, des canapés en barrière Vauban ou encore des sièges et sommiers en carton. À la fin des jeux, ce mobilier sera offert à des associations ou recyclé pour les éléments endommagés ;
- Alimentation responsable, en mettant en avant la gastronomie française. 80 % des produits proviennent de producteurs locaux situés à quelques dizaines de kilomètres du village olympique et paralympique.
Mobilité douce
La mobilité représente un enjeu majeur pour les Jeux olympiques, en raison de l’afflux massif de millions de spectateurs venant du monde entier. Pour atténuer l’impact sur le climat, l’Île-de-France et les organisateurs des JO Paris 2024 ont adopté plusieurs stratégies :
- 400 km de pistes cyclables sécurisées relient les sites olympiques. Elles seront pérennisées après les jeux ;
- 3 000 Vélib ajoutés, dont certains modèles à assistance électrique ;
- 55 bus et une flotte de véhicules électriques assurent le transport des athlètes depuis le village olympique et paralympique ;
- 80 % des sites sportifs se trouvent à moins de 10 km du village des athlètes.
Qualité de l’air
Le village olympique et paralympique, situé près de l’autoroute A86, a nécessité l’implémentation de solutions avancées pour maintenir une bonne qualité de l’air :
- Des aérofiltres pour filtrer l’air extérieur ;
- Une ventilation à simple flux avec filtration électrostatique dans les logements, qui crée un courant électrique pour piéger les particules fines. Ce dispositif, autonettoyant, ne requiert aucun remplacement de filtres ;
- Des capteurs d’humidité et de CO2 pour les bâtiments tertiaires, combinés à une filtration particulaire et moléculaire de l’air à l’aide de charbon actif. Un système de monitoring permet de réaliser des prédictions et d’ajuster les débits d’air au plus juste ;
- Des campagnes de sensibilisation, par l’intermédiaire d’ateliers.
Projets d’évitement et de captation carbone
Paris 2024 soutient 4 projets forestiers certifiés par le label bas-carbone :
- Un projet de nouvelle forêt (1 340 ha au total) sur la plaine de Pierrelaye-Bessancourt en Île-de-France ;
- 3 projets de repeuplement de forêts dégradées, à Montmorency (15 km du Stade de France), dans les Vosges et dans l’Aisne.
Au-delà des frontières françaises, Paris 2024 s’investit également dans le déploiement de 9 projets climatiques proches de l’équateur, une zone étendue particulièrement vulnérable aux effets du réchauffement climatique.
(1) Source : Manifeste de l’expérience athlètes au village des jeux olympiques et paralympiques - Commission des athlètes de Paris 2024.
(1) Source : site officiel des Jeux olympiques et paralympiques Paris 2024.