La Terre est recouverte à 72 % d’eau, mais seulement 2,8 % de cette eau est douce. De plus, 75 % de cette ressource est piégée dans les glaces et les neiges permanentes. C’est dire à quel point notre eau est précieuse ! En plein été, avec les températures qui montent en flèche, la consommation d’eau en France atteint son pic. C’est pourquoi KparK Énergies a jugé opportun de vous présenter les derniers chiffres clés, et de vous délivrer quelques astuces simples, pratiques et efficaces pour économiser l’or bleu.
Quelle est la consommation moyenne d’eau des Français ?
En juin dernier, l’Observatoire des services d’eau et d’assainissement (Sispea) nous dévoilait les chiffres de son rapport sur la consommation d’eau des Français. (2) Découvrez quelques-unes des données les plus significatives :
- La consommation d’eau de référence de la France est établie à 120 m3 par ménage ;
- Chaque habitant consomme en moyenne 150 litres d’eau par jour pour son usage domestique (se laver, s’alimenter, jardiner ou nettoyer) ;
- 81 % de l’eau potable est utilisé pour l’hygiène corporelle, les sanitaires, la lessive et la vaisselle, 6 % pour le jardin, la voiture, la cuisine et 1 % pour boire ;
- Le coût moyen du m3 d’eau potable en France est de 2,21 €, et de 2,31 € pour l’assainissement collectif ;
- La facture annuelle moyenne des Français pour l’eau et l’assainissement s’élève à 540 €, contre 3 152 € pour l’énergie (logement et carburant) ; (2)
- En 10 ans, le prix de l’eau et de l’assainissement a augmenté de 1,6 % en moyenne, une valeur proche de l’inflation, alors que le prix de l’énergie fossile a grimpé de 41 % pour l’électricité et de 23 % pour le gaz ; (2)
- La qualité de l’eau du robinet en France est très bonne, avec 98,5 % de conformité microbiologique et 98,8 % de conformité physico-chimique.
Pluies abondantes en 2024 : quel effet sur nos réserves d’eau ?
Le printemps 2024 en France a été marqué par des pluies exceptionnellement abondantes, faisant de cette saison la 4e plus arrosée jamais enregistrée. (3) Cette situation semble favorable pour les réserves d’eau douce, notamment pour la recharge des nappes phréatiques. Mais, ces précipitations permettront-elles de garantir des niveaux d’eau suffisants pour le reste de l’année, et de compenser les déficits accumulés lors des années précédentes ?
État des réserves d’eau douce à l’été 2024
La France a subi une augmentation moyenne de + 45 % des précipitations au printemps 2024. Certaines régions, comme la Provence-Alpes-Côte d’Azur, ont connu des hausses allant jusqu’à + 77 %. Malgré ces pluies, les épisodes de douceur et les inondations, les températures sont restées au-dessus des normales saisonnières, avec en moyenne + 0,8 °C par rapport à la période 1991-2020. (3)
Ces conditions ont favorisé la recharge des nappes phréatiques, avec un bilan globalement positif. Selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), environ 70 % des nappes présentaient des niveaux supérieurs aux normales mensuelles en juin 2024. Cependant, les réserves en eau douce restent sous tension, surtout dans les régions méditerranéennes et pyrénéennes. De plus, la tendance de cette année ne reflète pas la réalité des années précédentes.
Situation des nappes phréatiques au 1er juillet 2024
Source : Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).
Impact du réchauffement climatique sur l’eau : préparer demain
La notion de réchauffement climatique peut prêter à confusion, c’est pourquoi on parle désormais plus souvent de « dérèglement climatique ». Cette distinction est importante, car la hausse des températures liée au changement climatique ne se limite pas seulement aux canicules, sécheresses, fonte des glaciers et montée des eaux. Elle induit également une plus forte pluviométrie.
En effet, l’élévation des températures intensifie l’évaporation, tant sur terre que sur mer, provoquant ainsi des chutes de pluies plus fréquentes et accrues. Selon les scientifiques, d’ici 2070 à 2100, environ 2 tiers de la population mondiale devraient constater un accroissement des précipitations (en bleu sur la carte ci-après), tandis qu’un tiers en observera une diminution (en jaune).
Modélisation des précipitations dans le monde à l’horizon 2070-2100
Source : CNRS (Centre national de la recherche scientifique).
Quelles solutions pour réduire la consommation d’eau en France ?
À l’échelle individuelle comme collective, plusieurs mesures peuvent être mises en place pour réduire la consommation d’eau en France.
Comment réduire votre consommation d’eau à votre échelle ?
Découvrez nos 12 astuces simples pour réduire votre facture et consommation d’eau. (2)
- Installez des mousseurs (ou « aérateurs ») sur vos mitigeurs et pommeaux de douche. En injectant de l’air dans l’eau, ils procurent le même ressenti de confort et de pression, mais avec un débit de 30 à 50 % inférieur. Leur prix est faible, autour de 10 €.
- Choisissez des équipements performants. Les robinets thermostatiques permettent de réduire jusqu’à 30 % de votre consommation d’eau. Et, pour davantage d’économies d’énergie, optez pour un ballon thermodynamique ou un chauffe-eau solaire.
- Préférez les douches aux bains. Une douche rapide consomme de 35 à 60 litres d’eau tandis qu’un bain en nécessite au minimum 150 litres.
- Posez une chasse d’eau à double commande sur vos WC (petit ou grand débit).
- Surveillez et réparez les fuites. Astuce : relevez votre compteur d’eau avant d’aller vous coucher et vérifiez-le dès votre réveil. Pensez également à couper l’arrivée d’eau générale avant de partir en vacances.
- Collectez l’eau de pluie. Cette eau peut servir à arroser vos plantes, nettoyer vos extérieurs, faire l’appoint d’une piscine, voire alimenter vos WC, laver votre linge, nettoyer l’intérieur de votre maison, à condition d’utiliser un dispositif de traitement de l’eau.
- Rationnez l’arrosage. Arrosez plutôt le matin ou tard le soir, et plantez des végétaux peu gourmands en eau.
- Équipez-vous d’un système d’arrosage automatique goutte à goutte, pour une irrigation efficace et économe en eau du jardin. Le paillage du sol est une méthode qui présente aussi beaucoup d’avantages.
- Utilisez des cosmétiques solides, respectueux de l’environnement, pour vos savons, shampoings, déodorants ou encore dentifrices.
- Réduisez votre consommation de textile, en achetant des vêtements de seconde main.
- Remplissez vos appareils électroménagers. Faites tourner votre lave-linge et votre lave-vaisselle uniquement lorsqu’ils sont pleins, et utilisez la dose de lessive recommandée.
- Limitez votre consommation de viande. L’élevage du bétail nécessite une quantité importante d’eau, en moyenne 190 litres par kg de porc et de 20 à 500 litres par kg de bœuf. (4)
Bon à savoir
Un récupérateur d’eau raccordé au réseau d’assainissement collectif requiert une déclaration auprès de votre mairie.
Quelles actions de l’État et des communes pour préserver l’eau ?
L’eau, à l’instar de l’énergie, est une priorité pour l’État et les collectivités locales. Parmi les initiatives clés, on peut citer :
- Le plan Eau. Il comprend 53 mesures visant à préserver durablement les ressources en eau. Il inclut l’encadrement des prélèvements en eau souterraine, l’amélioration de la gestion des eaux usées, la réduction des fuites dans les réseaux d’eau potable, la modernisation des infrastructures, la promotion de pratiques agricoles économes en eau, et l’augmentation des capacités de stockage. Le plan met également l’accent sur l’adaptation aux effets du changement climatique et sur la sensibilisation du public ;
- La restriction d’eau en période de sécheresse. Au 31 juillet 2024, selon les données de la plateforme VigiEau, 26 départements français étaient concernés par une vigilance sécheresse, avec des appels à limiter l’utilisation de l’eau potable ;
- La construction de barrages, qui peuvent s’associer à une production d’hydroélectricité ;
- Une tarification, qui encourage la sobriété dans la consommation d’eau ;
- Des ailes locales, pour l’installation d’un récupérateur d’eau de pluie.
Bon à savoir
Environ 1 litre d’eau sur 5 est perdu dans les fuites du réseau public d’eau potable. Le Plan Eau alloue 180 millions d’euros pour résoudre ce problème dans les communes les plus touchées (170 communes sont concernées).
(1) Source : Sispea (Observatoire des services d’eau et d’assainissement) - Panorama des services et de leur performance, rapport de juin 2024 (chiffres de 2022).
(2) Source : Ademe (Agence de la transition écologique).
(3) Source : Météo France.
(4) Source : INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement).