Autoconsommation solaire : avec ou sans stockage sur batterie

Publié le 03/10/2024 à 15:35, mis à jour le 10/10/2024 à 17:31
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Près d’un Français sur 2 se dit favorable à l’installation de panneaux photovoltaïques. (1) Face à l’instabilité des prix de l’énergie et à l’urgence climatique, l’autoconsommation solaire conquiert un nombre croissant d’utilisateurs. De nouvelles solutions émergent, telles que des batteries solaires physiques plus performantes ou des batteries virtuelles. Mais, produire sa propre électricité implique également de bousculer ses habitudes de consommation énergétique. KparK Énergies décrypte les nouvelles tendances de l’autoconsommation photovoltaïque et vous explique comment optimiser votre autoconsommation.

Le « Made in Europe » : la garantie de panneaux solaires de qualité


Avant d’entrer dans le vif du sujet de l’autoconsommation solaire, il est bon de rappeler le contexte actuel du marché photovoltaïque en France et en Europe. En effet, si vous avez suivi l’actualité récente, vous n’êtes pas sans savoir que la concurrence internationale est rude. La politique de bas prix des panneaux solaires chinois commençait à peser lourd sur les épaules des fabricants européens.

Pour y remédier et relancer la production locale, l’Union européenne a adopté la Charte solaire en avril 2024, avec pour objectif d’atteindre 30 GW de production solaire d’ici 2030. Cette initiative s’accompagne d’incitations financières comme le programme REPowerEU, qui soutient l’augmentation des capacités de production tout en encourageant la fabrication de panneaux solaires plus performants et écologiques.

En France, l’État a également réagi avec un « plan de bataille » ambitieux visant à produire 40 % des panneaux solaires utilisés dans le pays d’ici 2030. Ce programme inclut des subventions, des primes bas carbone et des critères d’éligibilité basés sur le contenu carbone des panneaux, pour encourager une production plus durable et compétitive à l’échelle mondiale.

Autoconsommation solaire : production et consommation locale

Et si la meilleure façon de réduire votre facture d’électricité était de la produire vous-même ? L’autoconsommation solaire rend cette solution non seulement possible, mais aussi accessible à tous. Découvrez les différentes options d’autoconsommation et les nombreux bénéfices qu’elles apportent.

4 façons d’autoconsommer l’électricité de vos panneaux solaires

Le choix du mode d’autoconsommation solaire dépend de votre installation photovoltaïque et de vos habitudes de consommation. Le tableau ci-après vous présente les avantages et inconvénients de chaque option.

Auto consommation

 

Mode d’autoconsommation Description Avantages Inconvénients
Autoconsommation totale (sans vente de surplus) Toute l’énergie produite est directement utilisée pour couvrir vos besoins électriques Démarches simplifiées (pas de raccordement, pas d’attestation de conformité du Consuel) Compatible avec un kit solaire Plug and Play    Électricité non utilisée perdue en l'absence de solution de stockage (batterie)
    Compatible avec un kit solaire Plug and Play Nécessite d’ajuster la consommation aux heures de production (jour)
Requiert l’installation d’un dispositif technique pour empêcher l’injection de surplus d’électricité sur le réseau
Autoconsommation partielle avec injection gratuite L’énergie produite est consommée, et le surplus est cédé gratuitement au réseau Aucune formalité contractuelle avec un fournisseur d’énergie
Contribution écologique (électricité verte injectée dans le réseau local)
Pas de revenus complémentaires
Autoconsommation partielle avec vente du surplus (tarif réglementé) Autoconsommation partielle avec vente du surplus (tarif réglementé)    Le surplus est vendu à un fournisseur d’énergie (EDF OA ou une ELD) à un prix fixe garanti pour 20 ans Génération de revenus Amortissement plus rapide des panneaux solaires Démarches administratives supplémentaires
Imposition sur les revenus si la puissance dépasse 3 kWc
Installation d’un second compteur Linky
Autoconsommation partielle avec vente du surplus (tarif libre) Le surplus est vendu à un tarif libre, négocié avec un fournisseur d’énergie Vente de votre production solaire, même si vous n’êtes pas éligible au tarif réglementé (exemple : panneaux posés par vous ou un installateur non RGE) Tarif de rachat au prix du marché, souvent inférieur au prix réglementé
Peu de fournisseurs peuvent proposer cette option
Imposition sur les revenus si la puissance dépasse 3 kWc
Installation d’un second compteur Linky

 

Bon à savoir

Pour bénéficier du tarif réglementé de rachat d’électricité et de la prime à l’autoconsommation, vos panneaux photovoltaïques doivent être installés par un professionnel certifié RGE (Reconnu garant de l’environnement).

Pourquoi tant d’engouement autour de l’autoconsommation solaire ?

Si l’autoconsommation solaire connaît actuellement un tel succès, ce n’est pas un hasard ! Elle présente en effet de nombreux avantages :
•    Réduction de votre facture d’électricité. Dès que vos panneaux captent suffisamment de lumière, vous pouvez consommer l’énergie que vous produisez, y compris en hiver lorsqu’il fait beau ;
•    Contribution à la transition écologique. En produisant et utilisant votre propre électricité solaire, vous contribuez à la réduction des émissions de CO2 et à la lutte contre le changement climatique ;
•    Indépendance énergétique. L’autoconsommation vous protège des fluctuations des prix de l’énergie et aide à stabiliser la demande sur le réseau électrique national, réduisant ainsi les risques de pénuries et de coupures lors des pics de consommation ;
•    Valorisation de votre bien immobilier. L’installation d’un système photovoltaïque améliore le classement du Diagnostic de performance énergétique (DPE) de votre logement, le rendant plus attractif en cas de vente ou location ;
•    Aides financières. Avec des dispositifs tels que la prime à l’autoconsommation, investir dans l’énergie solaire devient plus rapidement rentable.

Quelles aides sont disponibles pour l’autoconsommation solaire ?


Pour encourager le développement de l’autoconsommation solaire en France, le gouvernement a mis en place plusieurs aides financières :
1.    La prime à l’autoconsommation. Cette aide est versée en une seule fois, après une année de production, lors de la première facture de vente d’électricité. Elle est accordée aux particuliers qui choisissent l’autoconsommation avec vente du surplus. Son montant varie selon la puissance de l’installation solaire et est révisé trimestriellement. Par exemple, pour la période du 1er août au 31 octobre 2024, elle s’élève à 260 €/kWc pour une installation photovoltaïque ≤ 3 kWc et à 190 €/kWc pour les installations de 3 à 9 kWc. (2)
2.    Obligation d’achat (OA). Le tarif de rachat du surplus d’électricité injecté sur le réseau est également révisé tous les 3 mois. Cependant, une fois le contrat signé, ce tarif reste fixe pendant 20 ans. Pour la période du 01/08/24 au 31/10/24, il est de 12,76 c€ par kWh injecté sur le réseau pour une puissance photovoltaïque ≤ 9 kWc. (2)
3.    TVA réduite. Les installations solaires ≤ 3 kWc bénéficient d’un taux de TVA à 10 %, au lieu de 20 %.
4.    Aides locales. Certaines collectivités offrent des subventions complémentaires ou des financements spécifiques. Renseignez-vous directement auprès de votre mairie pour connaître les modalités.

énergie solaire

Batterie solaire physique ou virtuelle : est-ce un bon choix ?

Les batteries solaires permettent d’optimiser votre taux d’autoconsommation photovoltaïque. Sur le papier, cette solution semble idéale, mais qu’en est-il en réalité ? Quelles sont les forces et faiblesses des batteries physiques et virtuelles ?

Intérêts et limites de la batterie physique

Une batterie solaire physique stocke l’électricité produite par vos panneaux photovoltaïques pendant la journée afin de la restituer la nuit ou en période de faible ensoleillement. Certains modèles intègrent une fonction de secours (« back-up ») qui prend le relais en cas de coupure d’électricité, à l’instar d’un groupe électrogène.

Plusieurs types de batteries sont disponibles :
•    Batteries au lithium-ion. Légères et performantes, elles offrent une durée de vie prolongée (jusqu’à 15 ans) et une capacité de charge-décharge élevée. Elles sont donc particulièrement adaptées pour un usage domestique ;
•    Batteries au plomb (acide-plomb, GEL ou AGM). Plus abordables à l’achat, elles présentent toutefois une capacité de stockage et une durée de vie inférieures à celles des batteries lithium-ion ;
•    Batteries au sodium-ion. Dernière innovation sur le marché du solaire, elles promettent un stockage plus sûr et moins coûteux que les batteries au lithium, tout en étant plus respectueuses de l’environnement. Cependant, elles sont encore en phase de développement et leurs performances sont inférieures à celles des batteries lithium-ion, notamment en matière de longévité et de capacité de stockage.

Aujourd’hui, le principal frein à l’adoption des batteries physiques est leur coût élevé, situé entre 3 000 et 10 000 €, ce qui rend leur investissement difficilement rentable. En outre, leur capacité de stockage reste très limitée, ce qui implique d’utiliser rapidement l’énergie stockée. Enfin, leur durée de vie est faible (10 ans, en moyenne) et leur impact environnemental est lourd, surtout pour les batteries lithium-ion qui sont difficiles à recycler.

Bon à savoir

Pour optimiser votre autoconsommation solaire avec une batterie physique, il est recommandé d’installer un onduleur ou des micro-onduleurs hybrides.

Batterie virtuelle : ses possibilités et son potentiel


La batterie virtuelle est une solution intéressante pour stocker votre énergie solaire sans nécessiter l’installation d’une batterie physique. Son fonctionnement repose sur un principe simple : l’électricité excédentaire produite par vos panneaux solaires est injectée dans le réseau électrique et convertie en crédit auprès de votre fournisseur d’énergie. Ce crédit sert ensuite à compenser vos consommations énergétiques futures, permettant ainsi de réduire vos factures d’électricité.

La batterie virtuelle présente de multiples atouts :
•    Aucun investissement matériel. Pas besoin d’acheter, d’entretenir ou de remplacer une batterie physique, ce qui réduit les coûts initiaux et les dépenses de maintenance ;
•    Accès illimité à l’énergie stockée. Vous n’êtes pas limité par la capacité d’une batterie physique. Vous pouvez utiliser autant d’énergie que vous avez injectée dans le réseau, à tout moment ;
•    Impact écologique réduit. Étant donné qu’il n’y a pas de batterie physique, il n’y a pas d’extraction de ressources naturelles ou de métaux pour la fabrication, ni de préoccupations liées au recyclage ou à la gestion de sa fin de vie ;
•    Compatibilité avec tous les systèmes photovoltaïques. Vous pouvez utiliser une batterie solaire avec tout type de panneaux photovoltaïques, qu’ils aient été installés par un professionnel ou non, même s’il s'agit d'un kit Plug and Play, sous réserve d’un raccordement à Enedis. Certains fournisseurs d’énergie vous proposent de gérer pour vous ces démarches.

Toutefois, la batterie virtuelle comporte également certains inconvénients. En effet, elle ne permet pas de stocker l’énergie localement, ce qui signifie que vous restez dépendant du réseau électrique. De plus, des frais d’abonnement (entre 15 et 40 € par mois) s’appliquent. Par ailleurs, en cas de coupure d’électricité, une batterie virtuelle ne pourra pas assurer un système de secours, contrairement à une batterie physique.

Avec ou sans batterie : comment optimiser votre autoconsommation ?


En moyenne, une installation solaire photovoltaïque couvre environ 30 % de vos besoins en électricité en autoconsommation. Ce chiffre s’explique par le fait que la production d’énergie est maximale en journée (entre 10 h et 16 h), alors que les pics de consommation se situent généralement le matin et en soirée, lorsque vos panneaux ne produisent plus.

Néanmoins, il est tout à fait possible d’augmenter significativement ce taux en adoptant quelques mesures simples !
•    Bien dimensionner votre installation solaire : en adaptant la puissance de vos panneaux photovoltaïques à vos besoins réels en électricité.
•    Ajuster vos habitudes de consommation : en programmant vos équipements électriques (lave-linge, lave-vaisselle, etc.) pour les faire fonctionner pendant les heures d’ensoleillement plutôt que pendant les heures creuses.
•    Réduire votre consommation électrique : en vous équipant d’appareils à haute efficacité énergétique (chauffe-eau thermodynamique, ampoules LED, etc.) et en faisant la chasse aux kWh perdus (appareils en veille, éclairage non nécessaire, etc.).
•    Installer un gestionnaire d’autoconsommation intelligent : pour surveiller en temps réel votre production et votre consommation d’électricité (système de monitoring). Ce dispositif optimise également l’utilisation de vos appareils électriques en vous permettant de les contrôler à distance, par l’intermédiaire de votre téléphone ou ordinateur.
•    Recourir à la batterie solaire virtuelle : pour convertir votre surplus de production photovoltaïque en crédit de consommation d’électricité.
•    Doter votre logement d’une borne de recharge pour véhicule électrique : pour recharger votre voiture électrique de manière 100 % gratuite en journée.
•    Installer une pompe à chaleur : pour diminuer à la fois votre consommation d’électricité, de chauffage et d’eau chaude (PAC air-eau), voire de climatisation (PAC air-air).

(1) Source : enquête en ligne menée par mylight150, fournisseur français d’équipements solaires, auprès de 4 088 participants.
(2) Source : Photovoltaïque. info.