La Commission de régulation de l’énergie (CRE) annonce une augmentation moyenne de près de 12 % du prix du gaz en juillet 2024. Quelles sont les raisons de cette hausse soudaine ? Qui fixe et régule les tarifs du gaz sur le marché de l’énergie ? Quels seront les impacts sur votre facture cette année ? Est-il possible d’échapper à cette évolution du prix du gaz ? KparK Énergies répond à toutes vos questions et vous apporte ses meilleurs conseils pour réaliser des économies !
Pourquoi une nouvelle hausse du prix du gaz ?
La prochaine hausse du prix du gaz s’explique par 3 principaux facteurs : le nouveau tarif d’acheminement de gaz naturel, l’évolution des prix sur les marchés de gros, et l’augmentation de la composante CEE. Découvrez comment ces éléments influent sur les offres tarifaires des fournisseurs d’énergie.(1)
Nouveau tarif d’acheminement de gaz naturel
Le tarif d’acheminement de gaz naturel (ATRD 7), qui entre en vigueur dès le 1er juillet pour une période 4 ans, prévoit une augmentation de 27,5 % des coûts de distribution. Cette hausse est destinée à financer la maintenance des infrastructures, à assurer la sécurité et à intégrer davantage d’énergies renouvelables, notamment le biométhane. L’ATRD s’inscrit dans les objectifs de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) qui vise la neutralité carbone de la France d’ici 2050. Néanmoins, ce tarif est responsable à hauteur de 55 % de l’augmentation du prix du gaz en juillet.
Hausse des prix sur les marchés de gros
Les prix du gaz ont fortement augmenté sur les marchés internationaux en raison d’une demande croissante en Asie et en Europe, d’une baisse de l’offre et des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Ces éléments combinés expliquent 37 % de l’augmentation totale du prix du gaz.
Légère augmentation de la composante CEE
Les Certificats d’économies d’énergie (CEE) sont des obligations imposées aux fournisseurs d’énergie par le gouvernement. En effet, ces derniers doivent encourager les ménages français à entreprendre des travaux de rénovation énergétique en leur octroyant des aides financières sous la forme de CEE. Cependant, si les fournisseurs d’énergie n’atteignent pas leurs quotas, ils doivent acheter des CEE supplémentaires, ce qui engendre des coûts additionnels qu’ils répercutent sur les prix du gaz. Cette mesure explique environ 6 % de l’augmentation des tarifs prévue en juillet 2024.
Qui fixe les prix du gaz sur le marché de l’énergie ?
La fixation des prix du gaz sur le marché de l’énergie résulte de l’intervention de plusieurs acteurs, parmi lesquels la Commission de régulation de l’énergie (CRE) joue un rôle majeur.
Le rôle de la commission de régulation de l’énergie
Créée le 24 mars 2000, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) est une autorité administrative indépendante qui régule les marchés du gaz naturel et de l’électricité en France :
- Elle fixe les tarifs d’utilisation des réseaux de transport et de distribution des énergies ;
- Elle veille à maintenir une bonne couverture et qualité de services pour les consommateurs, au prix le plus juste ;
- Elle favorise et arbitre la libre concurrence des fournisseurs d’énergie sur les marchés internationaux, la diversité des offres et la transparence des prix pratiqués ;
- Elle publie mensuellement le prix repère du gaz naturel pour informer les consommateurs de l’évolution des tarifs et fournit des explications sur le contexte économique et géopolitique ;
- Elle mène des campagnes de sensibilisation aux énergies renouvelables et organise des appels d’offres pour soutenir la transition énergétique.
Le prix repère de vente de gaz naturel
Le prix repère de vente de gaz naturel (PRVG), publié chaque mois par la CRE, est une estimation moyenne des coûts supportés par les fournisseurs d’énergie pour fournir cette énergie aux consommateurs résidentiels.
Ce prix inclut plusieurs composantes :
- Le prix de l’abonnement ;
- Le prix du kWh de gaz ;
- Les coûts d’approvisionnement, comprenant l’acheminement et le stockage de l’énergie.
Ce prix repère sert de référence aux fournisseurs d’énergie pour établir leurs prix de vente. Cependant, il est important de noter que ce tarif est purement indicatif et ne contraint pas les fournisseurs. Pour les consommateurs, le prix repère offre une base de comparaison des offres disponibles sur le marché, particulièrement utile depuis la fin des Tarifs réglementés de vente de gaz (TRVG) le 30 juin 2023.
Comment vont évoluer les prix du gaz en juillet ?
En juillet 2024, le prix repère de vente de gaz atteindra 129,2 €/MWh contre 115,7 €/MWH en juin, soit une augmentation moyenne de 11,7 % (tous usages confondus). Malgré cette hausse, le prix reste inférieur de 3,5 % par rapport à celui de janvier 2024. (1)
Cette évolution des prix dépasse cependant les prévisions de la CRE émises en février dernier, qui tablaient sur une augmentation de + 5,5 % pour les ménages chauffés au gaz et + 10,4 % pour les usages d’eau chaude et de cuisson.
Grille du prix repère de vente du gaz pour juillet 2024 sur la zone de GRDF*(1)
Cuisson/eau chaude TTC | Chauffage TTC | |
Abonnement (en €/an) | 114,3 | 277.43 |
Prix par kWh moyen (en €/kWh) | 0,13159 | 0.10261 |
Prix par kWh fourchette basse (en €/kWh) | 0,12786 | 0.09376 |
Prix par kWh fourchette haute (en €/kWh) | 0,13966 | 0.12059 |
* La zone GRDF couvre 95 % du territoire français, les 5 % restants étant desservis par les Entreprises locales de distribution (ELD).
Quels impacts aura cette augmentation sur votre facture de gaz ?
L’impact de l’augmentation du prix du gaz en juillet 2024 sur votre facture dépend du type de contrat que vous avez souscrit :
- Offres à prix indexé. La hausse sera proportionnelle au prix repère de gaz, soit environ + 11,7 % ;
- Offres à prix fixe. Les contrats entièrement fixes devraient rester inchangés. Cependant, certains fournisseurs d’énergie prévoient dans leur contrat une révision des tarifs d’acheminement chaque année ;
- Offres à prix variable. Plusieurs cas de figure sont possibles. Référez-vous aux conditions générales de vente de votre contrat ou contactez directement votre fournisseur d’énergie.
Pour mémoire, les fournisseurs d’énergie restent libres de fixer leurs propres conditions de vente, et ne sont donc pas obligés d’appliquer le prix repère du gaz proposé par la CRE.
Comment éviter cette hausse et réduire votre consommation ?
Il est encore temps d’éviter cette hausse des prix du gaz ! Mais, il va falloir agir vite et mettre en place des stratégies durables en parallèle pour ne pas simplement reporter la sentence. Prêt à obtenir des astuces pour réduire votre facture et votre consommation d’énergie en seulement 2 étapes ?
1. Comparer les offres des fournisseurs d’énergie
Comme mentionné précédemment, l’augmentation des prix affecte principalement les abonnements indexés sur le prix repère du gaz, ainsi que ceux à prix variable. Pour vous protéger contre ces variations, il vous suffit donc d’opter pour une offre à prix fixe bloqué sur plusieurs années (généralement de 1 à 4 ans). Pensez toutefois à vérifier dans les conditions générales de vente si le fournisseur d’énergie prévoit une révision annuelle du tarif.
Ainsi, pour faire le bon choix et comparer au mieux les offres disponibles, vous pouvez effectuer une simulation gratuite en ligne sur le site du médiateur national de l’énergie : energie-info.
Bon à savoir
Le changement d’offre tarifaire est totalement gratuit, sans engagement, et peut être réalisé à tout moment ! De plus, c’est votre futur fournisseur d’énergie qui gère pour vous toutes les démarches.
2. Réaliser des travaux de rénovation énergétique
À moins que le contexte de hausse des prix de l’énergie ne devienne plus favorable d’ici la fin de votre contrat, changer d’offre tarifaire ne fera que retarder l’échéance. Pour une réduction durable de votre consommation de gaz, envisagez plutôt de réaliser des travaux de rénovation énergétique :
- Isolation thermique de la toiture, souvent le 1er poste de déperditions d’une maison ;
- Isolation des murs par l’extérieur, un incontournable pour supprimer tous les ponts thermiques (pertes de chaleur) de votre logement ;
- Isolation du plancher (ou de la dalle), souvent négligée, mais essentielle pour améliorer votre confort thermique et vous procurer vos économies d’énergie ;
- Installation d’un système de ventilation, de type VMC à simple flux ou à double flux, indispensable pour assurer une bonne qualité de l’air intérieur ;
- Pose d’un équipement de chauffage performant, à l’instar d’une pompe à chaleur ou d’une chaudière à bois.
Bon à savoir
En France, le gouvernement a mis en place toute une panoplie d’aides financières très attractives. Par exemple, dans le cadre d’une rénovation globale, le dispositif MaPrimeRénov’ Parcours accompagné peut couvrir de 30 à 90 % du coût total de vos travaux, en fonction de vos revenus.
(1) Source : Commission de régulation de l’énergie (CRE).